Depuis l’an 2000, j’ai repris la peinture avec pour thème principal de départ: la nature, terre, étang, arbres, branches, ronces, pour traduire leur résonance, travailler à partir d’eux dans l’allusion, et non les représenter. Devenus paysages intérieurs, je cherche à y accorder le proche et le lointain, le grain de la surface et la profondeur, la transparence et la densité, l’émotion et la couleur, la vibration intime et la lumière. La figure n’est pas rejetée mais elle est comme au fond de la toile, humus, sol où ancrer une autre recherche, plus fragile, où le réel est comme révélé, renouvelé par ce qui donne sa présence, dans un écho sensible et non une image. La peinture y est lieu de poésie. La substance des tableaux conjugue fluidité et matière, leurs états intermédiaires faits de sables et de rigoles, de plans maçonnés et grattés, de coups de pinceaux légers et de strates successives de couleurs affinnées puis atténuées, qui finissent par constituer la réalité organique et cosmique de la toile. Le dessin y est une quête de finesse, de tracé délicat, pour alléger, donner aussi une énergie immatérielle. Mais l’essentiel tient au regard, à la part de dialogue secret avec la toile